Soins palliatifs
Les soins palliatifs sont des soins actifs et continus pratiqués par une équipe interdisciplinaire, en institution ou à domicile. Ils visent à soulager la douleur, à apaiser la souffrance physique, à sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir son entourage.
En France en 2013, 347253 personnes ont eu recours aux soins palliatifs hospitaliers soit (61% des personnes décédées en France en 2013).
L’année précédant le décès, 84% des personnes ont été hospitalisées au moins une fois et 29% ont bénéficié de soins palliatifs hospitaliers.
En présence d’un cancer pris en charge, le recours aux SPH était de 52% (cancer du poumon 62%, cancer de la prostate 41%). En l’absence de cancer, le recours variait selon la pathologie : accident vasculaire cérébral aigu (24%), insuffisance cardiaque (17%), sclérose en plaques (23%), démence (17%)- données extraites du Bulletin épidémiologique hebdomadaire
L’IA pour alerter le médecin sur le besoin de soins palliatifs
En 2017 une équipe de chercheurs en Intelligence Artificielle de Stanford a développé un modèle pour identifier parmi les patients hospitalisés lesquels avaient besoin de soins palliatifs. Le modèle développé est capable d’identifier les patients hospitalisés qui présentent un risque de mortalité élevée (mort prédite dans un délais de 3 à 12 mois).
Ce modèle a été entrainé à partir des données de santé numériques (Electronic Health Record). Si la probabilité de décés prédite est élevée, le personnel médical en est averti via un mail.
“Notre modèle est un réseau neuronal profond à 18 couches qui prend en entrée les données médicales d’un patient et donne en sortie : la probabilité de décès dans les 3 à 12 mois à venir.”
Insertion des prédictions dans le protocole de soin
Cet algorithme a été mis en pratique au Stanford University’s hospital. Un article paru en juillet 2020 “Hospitals tap AI to nudge clinicians toward end-of-life conversations” montre comment les médecins utilisent ce modèle dans leur travail au côté des patients en fin de vie.
L’IA n’intervient pas directement sur la nature ou le déclenchement des soins palliatifs mais elle peut envoyer des signaux d’alerte aux médecins qu’ils seraient incapables de les percevoir autrement.
Le dernier mot revient aux médecins et aux patients
L’utilisation de l’IA s’effectue avec parcimonie. Le patient n’est pas averti par le soignant que l’Intelligence Artificielle a prédit sa mort proche et le médecin peut contester la prédiction du modèle en fonction de son jugement.
In fine, ce sont les malades en fin de vie et leur famille qui décident d’entammer une conversation avec le médecin sur la nécessité de soins palliatifs.
Les médecins ont expliqué leur besoin de devoir décider quoi faire lorsqu’ils ne sont pas d’accord avec l’algorithme — que ce soit parce qu’ils pensent qu’un patient est en meilleure santé que l’IA, ou parce qu’ils veulent entamer une conversation avec un patient qui les inquiète, mais qui n’a pas été nommé par le modèle.
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